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Journalisme de masse et la démocratie

Petit rappel: la démocratie (dèmos kratos) c'est le peuple au pouvoir (ou le pouvoir du peuple).

— La racaille?
Elle fit un geste blasé de la main.
— Vous savez bien. Ceux qui sont là, dehors. Leur curiosité est étriquée. Rien de grand ne pénètre dans leur psychisme.
— Je me doutais bien que c'était ce que vous vouliez dire.
— Il est vrai que nous veillons à ce que les choses demeurent ainsi. Tout leur parvient à travers un filtre étroit dont le rôle est d'exclure tout ce qui n'a pas une valeur de survie immédiate.
Une Honorée Matriache au Bashar Miles Teg, Les Hérétiques de Dune, Frank Herbert, 1985, P.455, ISBN 2-7242-2900-2

Force est de constater que le journalisme mainstream ne mord pas souvent la main qui le nourrie (même si ces jours-ci, cette main le sustente de moins en moins) …

Depuis des décennies, ce même journalisme nous dit constamment que le système parlementaire dans lequel nous vivons est une démocratie, quand dans les faits (eux qui aiment tant les faits), cela ressemble plus à une ploutocratie (Ploutos => dieu de la richesse). Pourtant, si je me fie à leurs dires, les urnes, la liberté d'expression et d'association, en feraient preuve.

Eux qui, se qualifient souvent de quatrième pouvoir, sont pourtant à la remorque de ce cinquième pouvoir que serait l'Argent. Pour ce pourvoyeur, il joue souvent de la novlangue en mettant dans la tête des gens, cette idée qu'ils vivent en démocratie. Or, ce pouvoir du peuple on ne le voit null part!

Chez nous au Québec, les trois autres pouvoirs incarnés dans l'État, sont tellement concentrés dans les mains de quelques personnes que, même les parlementaires en sont édentés (surtout les non-ministres).

Alors le premier ministre, est un souverain tout puissant qui, contrôle le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et même le pouvoir judiciaire, puisque c'est le gouvernement qui s'occupe des nominations.

Sans parler qu'une telle concentration rend le gouvernement plus vulnérable au trafic d'influence, puisque quelques personnes sont plus facile à atteindre que quelques centaines personnes.

Que dire de l'accès à la justice: des délais toujours plus long, un accès à l'aide juridique rendu difficile et des frais d'avocats que, peu de gens peuvent se payer! La justice à le bras long, mais ils faut avoir les poches profondes.

Donc ce peuple au pouvoir, je le cherche toujours!

Sinon …

Toutefois, ce journalisme mainstream qui, nous dit tous les jours que nous vivons supposément en démocratie, est de plus en plus menacé par le système avec lequel il collabore à titre de rapporteur officiel. Puisque devant les puissantes machines algorithmiques des GAFAMs, le modèle d'affaire qui le rendait maître de la circulation de l'information s'effondre. Alors sa valeur aux yeux de ses propriétaires diminue d'année en année.

Il tente bien de s'adapter à ces nouvelles moeurs médiatiques en développant des applications, des sites web; en ayant une présence accrue sur toutes les plate-formes numériques. Mais ce journalisme mainstream ne mène plus la dance! Il est utilisé sans recevoir sa juste part du gâteau.

Il est traité de “fake news” par le président du pays le plus puissant au monde! Et le vrai média de fausses nouvelles l'imite pour créer de la confusion et se substituer à lui. Les théories du complot, rendues virales grâce à la manipulation des algorithmes de Facebook & cie, le présente comme un suppôt de satan. Si bien qu'on a vue des journalistes perdre leur statut d'intouchable dans des manifestations, tant par les policiers, que par les manifestants!

En prenant la démocratie pour acquise, en appuyant le statu quo social et politique au profit du cinquième pouvoir, le journalisme mainstream d'occident scie doucement la branche sur laquelle il est perché.

Assange le canari dans la mine?

Ces jours-ci, l'omniprésence de l'information spectacle, dont la tête d'affiche est assurément Donald Trump (le clown empereur), pourrait bien porter un coup fatal aux médias de masse qui détournent le regard des vrais enjeux planétaires. Et un de ces enjeux, est leur propre liberté, c'est-à-dire la liberté de la presse en occident!

Si il s'avère que Julian Assange est condamné à l'extradition et envoyé à Guantanamo pour avoir diffusé de l'information d'intérêt public sur la babarie de la guerre, alors qu'est-ce qui empêchera n'importe quel journaliste de subir le même sort, sous prétexte la sécurité nationale.

Ce lent glissement vers l'arbitraire nous éloignera encore d'avantage d'une véritable démocratie.

Si Julian est extradé, il sera poursuivi ici et probablement condamné. Ce sera le premier journaliste et éditeur à subir ce sort, mais pas le dernier. Le New York Times ne sera probablement pas le deuxième, mais peut-être le troisième ou le quatrième. Donc, tout le monde est concerné dans cette affaire. Si Julian est envoyé aux États-Unis pour répondre des accusations portées contre lui — celles d’avoir fait… du journalisme , aucun journaliste dans le monde ne sera plus à l’abri d’une peine de prison à vie ici. L’enjeu est donc énorme. À travers ce cas, c’est non seulement la liberté de la presse la nôtre est loin d’être parfaite, d’autres endroits sur terre en ont moins, quelques-uns en ont plus —, mais la possibilité même de la liberté de la presse dans le monde entier, et donc de la démocratie, qui se trouve en jeu. On pensera peut-être qu’il s’agit d’une hyperbole ; ça ne l’est pas. – Daniel Ellsberg

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