Le point nodal du Tao
Le Tao c'est peut-être là où se confondent (ou s'épousent) unité et multitude, le seuil entre l'inspiration et l'expiration, là où se crée le monde…
XIV
«Le regardant, on ne le voit pas, on le nomme invisible.
L'écoutant, on ne l'entend pas, on le nomme inaudible.
Le touchant, on ne le sent pas, on le nomme l'impalpable.Ces trois états dont l'essence est indéchiffrable
Se confondent finalement en un.
Sa face supérieure n'est pas illuminée,
Sa face inférieure n'est pas obscure.
Perpétuel, il ne peut être nommé, ainsi il appartient au royaume des sans-choses.
Il est la forme sans forme et l'image sans image.
Il est fuyant et insaisissable.
L'accueillant, on ne voit pas sa tête, le suivant, on ne voit pas son dos.Qui prend les rênes du Tao antique dominera les contingences actuelles.
Connaître ce qui est l'origine, c'est saisir le point nodal du Tao.»
— Lao-tseu, Tao tö king, traduit du chinois par Liou Kia-Hway (Gallimard, 1967, p. 77, 78)